samedi 23 août 2008

Mon TOP~200 (positions 1 à 5)

1- Signal to noise – Peter Gabriel (2002)
6 juillet 2003. Centre Bell, Montréal. Seize rangées seulement me séparent de celui que j’ose appeler mon idole. De celui que je considère comme un Créateur Absolu. Avec les majuscules, oui. Un Créateur Absolu, c’est un être qui crée, d’abord, qui évolue sans cesse, qui cherche toujours à exprimer au mieux ce qui habite, voire hante son âme. Un Créateur Absolu, c’est aussi un artiste qui, de par sa démarche et ses œuvres, inspire d’autres créateurs. Un Créateur Absolu, enfin, c’est quelqu’un qui, parvenu à être financièrement à l’aise, met ses ressources à la disposition d’autres artistes, question de stimuler la création tout court, la sienne comme celle des autres. Le 6 juillet 2003, donc. Quand les premières notes de Signal to noise ont envahies la salle, un frisson de jouissance anticipée a parcouru mon corps. Et quand sur l’immense écran du fond de la scène est apparue une pleine lune, c’est comme si j’accédais à une autre dimension... Ma tête s’est renversée d’elle-même vers l’arrière, et j’ai passé pratiquement toute la pièce les yeux fermés, ailleurs. Radicalement ailleurs. Durant quinze minutes, j’ai cru en Dieu. Les seules et uniques quinze minutes de foi de ma vie. Ce fut bref et anormalement intense, ce fut une éternité, ce fut une instantanéité. Voilà. Ici...
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Petite note technique, quand même : une bonne part de l’intensité de cette pièce est redevable à l’incroyable présence de Nusrat Fateh Ali Khan (décédé en 1997), qui pratiquait le qawwali, un chant traditionnel musulman. Si vous cliquez ici, vous aurez la chance de voir l’hallucinant Pakistanais à l’œuvre avec son ami Peter, dans une des premières versions de Signal to noise. Impressionnant, vraiment. Le motton dans la gorge, à chaque fois.


2- Into the mystic – Colin James (2005)
Une autre reprise... mais celle-là, franchement, c’est la reprise des reprises. Cent fois meilleure que l’originale, à mon goût à moi, bien entendu. Et quand Colin en a gratté les premières mesures, lors d’un show où je ne m’attendais pas à l’entendre, j’ai eu les yeux plein d’eau. Je trouve que la voix de Colin n’est jamais aussi belle ni jamais aussi vraie que lorsqu’il donne dans la complainte, et Into the mystic en est l’exemple parfait. Ici...


3- Out of this world – Marillion (1995)
Bon, je sais que j’ai déjà dit qu’il me serait impossible de choisir ma toune préférée de Marillion. C’est vrai. Mais à la limite, s’il me fallait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t choisir, genre si c’était une question de vie ou de mort ou d’un seul disque à emmener sur une île déserte (ce qui revient pas mal au même, doit-on en convenir), je choisirais Out of this world. Et à mon humble avis de fan finie, je pense que nous trouvons ici le meilleur bordel de solo de guitare de Steve Rothery. Et il y a des mots dans cette pièce… des mots qui me rappellent quelqu’un, des mots qui me rappelle quelque chose… M’enfin. Ici...
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So we live you and i
Either side of the edge
And we run and we scream
With the dilated stare of obsession and dreaming
What the hell do we want is it only to go
Where nobody has gone
A better way than the herd
Sing a different song
Till youre running the ledge
To the gasp from the crowd
Spinning round in your head
Everything that she said...


4- The Pot – Tool (2006)
J’aime le progressif. J’aime le métal. Or, Tool s’adonne au métal progressif. Que voilà un mix de genres qui me parle, wouahou ! En ce qui me concerne, c’est la meilleure toune du genre. Et, il me faut l’admettre, The Pot constitue pour moi un gros fantasme... Oui, enfin, bon, disons que ce chef-d’œuvre me donne le goût de jouer de la bass (encore !) et (c’est ici, le fantasme) de performer ça live, devant une grosse grosse foule, juste pour ressentir ce qui revient, comme énergie… Ici...

5- Cold Metal – Ayreon (2000)
Le métal froid, c’est une track de chemin de fer. La drôle de voix qui entonne cette douloureuse mélopée, c’est une fille qu’en a marre d’la vie et qui préfère encore crever que de souffrir, tout l’temps, tout l’temps. Cette chanson vient toucher une noirceur en moi, cette absence absolue de lumière qui à défaut d’être efficacement éradiquée revient périodiquement me hanter… Quand ça arrive, quand ce trou en moi devient béant, quand ce trop-plein en moi déborde, quand j’ai toujours plus de questions que de réponses, quand je me dis qu’à mon âge, je devrais avoir trouvé ma voie, avoir trouvé ma vie… j’écoute Cold Metal. Très fort. Et ça me fait du bien, toujours. Toujours. Ici...