samedi 31 mars 2007

Premiers mandalas à l'aquarelle

Très loin de la complexité et de la très grande beauté des mandalas de Blanche Paquette, ceux-là sont les miens... résolument caroliniens ! :o)





vendredi 30 mars 2007

Blog-pause...

…ça fait du bien !

À propos du 26 mars : j’avoue que j’avais le goût, a priori, de pondre un p’tit texte très sarcastique sur ma journée aux élections. Mais là… non. Là, je n’ai plus aucune envie de fanfaronner. Et pire : je ne suis même pas gênée de dire que j’ai pleuré, le lendemain de ces étonnantes élections. Ce n’est même pas une question de partis, ni de personnes, même si je suis loin d’être convaincue que Christian Lévesque fera un bon député. D’abord, il est riche, de naissance en plus, il n’a jamais vraiment eu à travailler pour sa pitance; la vie normale du citoyen de classe moyenne lui est radicalement inconnue (et là, je ne parle même pas de la pauvreté)… D’autre part, c’est un assoiffé de pouvoir, et ça, ça fait rarement des politiciens proches du citoyen. Pour ceux qui l’auraient déjà oublié, ou qui ne le sauraient carrément pas, il y a deux ans, alors qu’il n’habitait plus Lévis depuis un bon moment (il vient juste d’y revenir, d’ailleurs, et à Beaumont, même pas à Lévis), il s’est présenté à la mairie de l’Ancienne-Lorette (alors fraîchement défusionnée). Puis, l’an dernier, il a été élu président de la Chambre de Commerce de Lévis, mandat qu’il a joyeusement crissé là pour se présenter aux provinciales comme candidat adéquiste. Alors quand je vous parle d’un opportuniste en quête pathologique de pouvoir… Remarquez, il n’est pas le seul de sa race ! Mais peu importe les faits d’armes de la fascinante carrière du nouveau député de Lévis, comme tout le monde, il mérite sa chance. Advienne que pourra.

Ce qui m’a fait pleurer, en fait, c’est l’intense –et désagréable- sensation que mon pays s’échappe… encore. Paternel, lui, est pourtant certain que ce gouvernement minoritaire, au même titre que la présence conservatrice tout aussi minoritaire à Ottawa, va servir la cause indépendantiste. Espérons. Je compte aussi beaucoup sur le trio Curzi/Drainville/Legault. Parce que franchement, j’l’aime ben, Boisclair, mais… force est d’admettre que son chien est mort.

Quant à mon expérience de secrétaire d’élections : avec le plus gros poll du bureau de vote (330 électeurs) et un taux de participation avoisinant les 70%, je n’ai pas eu le temps de prendre des notes. Les quelques moments creux ont été mis à profit pour se dégourdir, se rafraîchir et se sustenter. Et puis j’ai eu la chance de tomber sur une « bonne table » : trois autres femmes superbement gentilles et sympathiques. À nous quatre nous représentions presque tout le cycle de la vie : une toute jeune fille de 18 ans pleine d’énergie et de projets d’avenir, un mi-trentenaire un brin désillusionnée mais toujours passionnée, une récente cinquantenaire assumée et fascinée par l’astrologie et la médecine douce, et enfin une grand-mère souriante et indulgente envers les excès de la jeunesse. J’ai bien aimé ma journée, même si certains électeurs m’auraient bien inspiré quelques commentaires… hum, pas très charitables, disons... je pense à cette vieille dame qui sentait la bière à plein nez à 10 heures du matin, outrageusement insultée que je lui demande de présenter une pièce d’identité, « à mon âge ! ». J'ai eu beau lui expliquer que ça la protégeait, évitant que quelqu'un d'autre vote à sa place, et qu'on demandait cette pièce à tous les électeurs, sans discrimination... M'enfin.


Et, en terminant, full pas rapp avec les élections, mais faut quand même que j’en parle : le mariage secret d’Éric Lapointe en front page de 7 Jours. Mariage secret ? Sur le front du 7 Jours ? Secret ? Uh ? Ah bon.
Oh, et... cette saison, j'écoutais quatre émissions à la télévision. Dont trois le jeudi soir: Les étoiles filantes, Taxi 22 et Minuit le soir. Je ne sais si les auteurs se sont passé le mot, mais chacune de ces séries, qui finissaient toutes hier soir, se terminait par la mort violente d'un personnage. Shit ! Palpitant ! :-s
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(ajout du samedi, après lecture du très sélect télé-horaire de la Presse: Les étoiles filantes "continussent" ! Fiou !)

dimanche 25 mars 2007

Image du jour


Publiée dans la revue 7 jours du 11 novembre 2006. Vous remarquez cet air suffisant, déjà, à seulement 15 ans ? Et vous saisissez ce regard adorateur de Michou ? Et que dire de cet afro roux et de ce chandail si conservateurement bleu, déjà ? Ouuuhhhh !

vendredi 23 mars 2007

Multi-Post

Non, ce n’est pas une nouvelle sorte de céréales boostées aux fibres et aux zomégatrois. Non, ce n’est pas une publicité à la gloire de mes meilleurs amis, les Post-It. C’est plutôt une façon d’annoncer un post à sujets multiples... un genre de collage de pensées expresses.
So…

~ Cette histoire de plagiat aux éditions les Intouchables… incrèyable. La jeune Marie-Pier Côté (12 ans) a fini par avouer le copié-collé du texte original de Frédéric Jeorge. L’éditeur Michel Brûlé est allé jusqu’à admettre publiquement qu’il n’avait pas lu le livre avant de le publier ! Aaarrrgghh ! Disons que ça met un baume sur la (très) légère blessure du refus systématique de mon premier roman, quand je vois des choses pareilles. Non mais !

~ Des rumeurs courent sur un candidat adéquiste, et elles courent vite en tôrrieu ! Des rumeurs, comment dire… qui disqualifieraient le dit candidat dans ses prétentions à gérer efficacement l’argent des contribuables… mais je ne vais pas scooper personne, même si les Lévisiens sont des gens bien renseignés. Fin de campagne oblige, ça sortira bien tout seul !

~ Suite à un post de mon ami Mentana Jones, je commence à m’allumer pas mal pour les… mandalas. Au point de m’inscrire à un atelier de, et au point de bientôt partager avec vous mes premiers essais…
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~ Ajout de dernière minute (je reprends mon souffle, là, un instant, je ris trop...) Bon ! Pour une pinte de bon rire bien senti, visitez Entendu à Montréal . Roulage à terre garanti !
Fait que… bonne fin de semaine à tous, et surtout, profitez de ce printemps naissant !

mercredi 21 mars 2007

Boriiiiing !!!

Je reviens juste de la réunion de "formation" du Directeur Général des Élections, là. Vous remarquerez les guillemets autour du mot formation... Oui, c'est qu'en guise de formation, les 80 personnes présentes ont eu droit à un après-midi à la garderie. En effet, la dame devant nous (donnons-lui quand même son titre: la directrice du scrutin dans Lévis), tenait son micro d'un petit air important, et elle a d'emblée adopté un p'tit ton maternant qui a tôt fait de m'exaspérer (chus prime, vous l'savez). Ça la faisait visiblement bicher, une foule et un micro. Elle nous a montré, en le secouant comme une nappe pleine de graines de toasts, le "Guide du Scrutateur et secrétaire", et a entrepris... de nous le lire. Si, si. Le lire. Page par page. En finissant toute ses phrases par un "ok ?" bébé-lala, j'vous mens pas, je m'attendais à tout moment à la voir se mettre les mains sur les cuisses en demandant si tous les tizamis avaient bien compris.
DIRECTRICE DU SCRUTIN: Vous avez pas droit aux stylos rouges, ok ? Parce que ça identifierait un parti, ok ?
MOI (tout haut, mais pas trop): Ah bon ? Pis les stylos bleus, eux autres, ok ?
VOISIN DE DROITE, ET CELUI DE GAUCHE, ET CEUX D'EN AVANT: (pouffent)
VOISIN DE GAUCHE: Faudrait peut-être qu'y soient roses ?
MOI: Pis encore, y'aurait des mauvaises langues pour dire que ça aussi, ça identifierait un parti, ok ?
Et tout le monde repouffe.
Tellement que ça a réveillé cette jeune femme qui dormait carrément depuis de longues minutes, son menton descendant inexorablement vers sa poitrine, puis sa tête se relevant en sursaut, pour retomber doucement en avant... Tout le monde (80 personnes, je vous le rappelle) devait faire signer son contrat d'embauche devant une des "personnes autorisées à recevoir le serment" (qui n'étaient que trois) avant de quitter les lieux, alors... Quand la séance de questions-prévisibles-et-inévitables a commencé, je me suis levée en douce, ai fait signer mon ti-papier, et suis sortie en courant ! Demandez-moi pourquoi j'avais décidé de ne plus jamais travailler aux élections, ok ?

"Engagez-vous, qu'y disaient !"

Eh bien oui. Je m'étais pourtant dit qu'on ne m'y reprendrais plus. Mais comme le dit l'expression: "Y'a juste les fous qui changent pas d'idée" (et encore...). Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai repris une carte du PQ. Et je travaillerai comme secrétaire le jour des élections. Voilà, c'est dit. J'emmène mon carnet de notes, et vous aurez droit au récit d'une ethnologue dans la jungle électorale ! ;o)

lundi 19 mars 2007

Encore un !

À ma première visite sur le blogue Chroniques Blondes, sur quoi ne tombe-je pas ? Ben oui, un questionnaire ! Ouah !
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LE QUESTIONNAIRE DE PROUST
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1) QUELLE EST VOTRE IDÉE DU PARFAIT BONHEUR?
La route 132, en direction de la mer, un matin de printemps ensoleillé, très tôt. Vitres baissées, musique appropriée, la Fille les cheveux au vent, se faisant sécher les dents tellement elle sourit. Ou bien, encore, un dimanche après-midi d’hiver, avec mes deux petites cousines de 11 ans, à faire du papier artisanal et du bricolage, en buvant un smoothie à la pêche.
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2) DE QUOI AVEZ-VOUS LE PLUS PEUR?
Du feu. Et aussi... de ce dont les humains sont capables.
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3) AVEC QUEL PERSONNAGE HISTORIQUE VOUS IDENTIFIEZ-VOUS LE PLUS?
Hum… les modèles de Rubens ? C’pas des personnages historiques, me dites-vous ? Hum. René Lévesque, alors !
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4) AU ROYAUME DES VIVANTS, QUI ADMIREZ-VOUS LE PLUS?
Peter Gabriel. Pour sa musique, son implication sociale, ses shows, ses pochettes de disques, sa contribution capitale à la musique en général, et à la musique du monde en particulier… bref, l’ensemble de son œuvre.
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5) QUELLE CARACTÉRISTIQUE DE VOTRE PERSONNALITÉ DÉPLOREZ-VOUS?
Son petit (euh…) côté solitaire.
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6) QUELLE CARACTÉRISTIQUE DÉPLOREZ-VOUS CHEZ LES AUTRES?
Le "j’ai-toujours-raison-je-sais-toutisme". Le refus catégorique et systématique d’admettre ses torts. L’incapacité de s’excuser.
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7) QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE EXTRAVAGANCE?
Être moi-même.
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8) QUEL PÉRIPLE AIMERIEZ-VOUS LE PLUS ENTREPRENDRE?
Être moi-même ?
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9) D’APRÈS VOUS, QUELLE QUALITÉ EST LA PLUS SURESTIMÉE?
Question idiote (s'cuse, Proust).
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10) QUELLE PARTIE DE VOTRE PHYSIQUE AIMERIEZ-VOUS CHANGER?
Mon poids… mais ça s’en vient. Watch out le kayak.
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11) POUR QUELLE PERSONNE VIVANTE AVEZ-VOUS LE PLUS DE MÉPRIS?
Je sais que c’pas beau, le mépris, et j’essaie sincèrement de n’en pas éprouver. Mais faut que j’le dise pareil, ça me démange trop : Jean Charest.
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12) DE QUEL MOT OU EXPRESSION VOUS SERVEZ-VOUS LE PLUS?
À l’oral : 'stie
À l’écrit : voire
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13) QUEL EST VOTRE PLUS GRAND REGRET?
Je préfère ne pas avoir de regrets.
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14) QUOI OU QUI A ÉTÉ LE PLUS GRAND AMOUR DE VOTRE VIE?
Je l'espère encore, qui qu'il puisse être.
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15) QUEL TALENT AIMERIEZ-VOUS POSSÉDER?
Celui de me taire.
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16) SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE À PROPOS DE VOTRE FAMILLE, QU’EST-CE QUE CE SERAIT?
À celle que j’ai : à rien
À celle que je n’ai pas : j’la ferait
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17) QUEL EST VOTRE PLUS BEL ACCOMPLISSEMENT?
La sobriété. Et aussi… mes plantes vertes (quand on sait que je faisais crever même les plantes de plastique, avant…).
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18) QUEL EST L’ULTIME DEGRÉ DE LA MISÈRE HUMAINE?
La solitude extrême.
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19) LAQUELLE DE VOS CARACTÉRISTIQUES EST LA PLUS CÉLÈBRE?
Chus prime. C’est reconnu internationalement.

20) QUE PRÉFÉREZ-VOUS CHEZ VOS AMIS?
Leur présence. Leur rire. Leur confiance.
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21) QUI SONT VOS AUTEURS PRÉFÉRÉS?
Voir mon profil.
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22) QUI EST VOTRE HÉROS DE FICTION PRÉFÉRÉ?
Owen Meany (dans "Une prière pour Owen", de John Irving)
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23) QUELS SONT VOS PRÉNOMS PRÉFÉRÉS?
Nathanaël, Gabriel, Lia, Lilou… et Roger, pour mon futur chien !
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24) QU’EST-CE QUE VOUS DÉTESTEZ LE PLUS?
À part devoir choisir ce que je déteste le plus ? L’injustice. La pauvreté. L’hypocrisie.
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25) COMMENT AIMERIEZ-VOUS MOURIR?
D’une claque, subitement, vite, raide, sans appel.
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26) QUELLE EST LA DEVISE QUI VOUS REPRÉSENTE LE MIEUX?
Je me souviens

vendredi 16 mars 2007

Pastel, aussi


Dessin fait au pastel sec lors d'un atelier de groupe qui s'est tenu à l'Anglicane de Lévis... lieu inspirant s'il en est un !

jeudi 15 mars 2007

Visite de Vieil Ami (ou petites vacheries sur l'industrie de la musique d'ici)

Hier au soir. On s'était pas vus depuis mon départ vers Mourial, il y a presqu'exactement six ans. Dans ma chambre/salon/bureau, on ne s'étouffe guère dans le choix des sièges: c'est le fauteuil gris démantibulé par les griffes de minounes, la chaise, ou le lit en guise de divan. On s'est donc évachés sur le lit, mettant oreillers et coussins à profit. Vieil Ami se relève aussitôt assis.
LUI: Musique ?
Je lui pointe du doigt le deuxième tiroir du chiffonnier, qu'il ouvre lentement, découvrant que ma discothèque a bien changé depuis la dernière fois qu'on s'est vus.
J'éclate de rire devant sa simili crise d'apoplexie.
LUI: Aye Caramba ! Les pourfendeurs de MP3 en prendraient pour leur rhume !
Haussement d'épaule de ma part.
LUI: Voyons, Caro, la copie, c'pas beau !
MOI: Eille, pars-moi pas là-dessus, toi !
LUI: Quoi ? Les artistes arrêtent pas de dire que c'est du vol, t'as pas l'impression de leur nuire en copiant leur musique ?
MOI: D'abord, y'a au moins la moitié des disques copiés là-dedans qui sont des copies de disques que j'avais déjà achetés, et que j'ai dû vendre.
Vieil Ami hausse un sourcil, posant silencieusement une question que j'ignore sciemment.
MOI: Ensuite, si je copiais pas la musique, j'en aurais pas, parce que j'ai juste pas les moyens d'en acheter, d'la musique, fait que je ne nuis pas à grand monde, hein ?
LUI: Ouin mais ceux qui ont les moyens pis qui piratent pareil ?
MOI: Les autres, font ben c'qu'y veulent, chuis pas responsable de leurs choix...
LUI: N'empêche. Y'a sûrement des carrières qui vont moins bien à cause de ça...
MOI: J'm'excuse ben pardon !
LUI: Uh ?
MOI: Les Cowboys Fringants, quand sont arrivés en France, la crowd savait leurs tounes par coeur ! C'est sûrement pas parce qu'y'avaient acheté leurs disques, hein ? C'est grâce à internet, batêche !
LUI: Ouin...
MOI: Ouin certain ! Si les ti-zamis français avaient pas downloadé leurs tounes, jamais les Cowboys Fringants auraient vendu autant de billets dans l'Hexagone !
LUI: C'est sûr.
MOI: Pis combien tu gages qu'ils en ont vendu des disques, après ?
LUI: Probablement plus qu'autrement.
MOI: You bet ! Moi j'ai découvert plein d'artistes dont j'ai bien l'intention d'acheter les disques, et les billets de concert, peut-être, aussi, quand j'en aurai les moyens...
Vieil Ami hoche la tête, et finit par arrêter son choix; il dépose un disque dans le lecteur, et bientôt la guitare si caractéristique de Daniel Lanois emplit chaudement la pièce. Vieil Ami affiche un sourire satisfait et revient s'évacher à mes côtés.
LUI: Pour te dire franchement, y'a quand même quelque chose qui me gosse...
MOI: Hum ?
LUI: J'ai vu l'autre fois une liste des subventions qui ont été données aux artistes québécois...
MOI: Hum...
LUI: J'nommerai pas de noms parce que j'veux pas bitcher, là, mais...
MOI: Mais ?
LUI: J'ai eu beaucoup de mal à admettre qu'on donne 45 000$ de deniers publics à des pas bons notoires !
MOI: Ah ! Des noms des noms des noms ! (sur l'air de "Des toasts des toasts des toasts !")
LUI: Non ! T'as juste à t'imaginer c'qu'y'a de plus mauvais dans la musique québécoise...
MOI: C'pas l'choix qui manque...
LUI: Langue sale !
MOI: Yep !
LUI: Anyway, c'est pas les noms qui comptent, c'est le fait que toé pis moé pis toute la collectivité, on l'a payé l'ostie d'disque platte !
MOI: Han han... pis même si yé bon, le disque, on l'a payé pareil !
LUI: C'est ça ! Fait que de les voir me regarder de haut pis quasiment me traiter de voleur, j'sais pas, ça m'écoeure un ti-peu, surtout qu'on se demande c'est qui, le voleur...
MOI: Ben voilàààà !
Silence offusqué de part et d'autre.
LUI: J'm'ennuie du bon temps des 45 tours...
MOI: Oh oui, même des p'tites cassettes avec deux tounes, t'en souviens-tu ?
LUI: Ouaiiiiis ! On n'était pas obligés de se taper tout un disque juste pour une toune !
MOI: Ça me fait penser...
Je me lève, me dirige vers mon bureau, saisis le calepin jaune où j'inscris mes citations préférées, je cherche celle qui m'intéresse...
MOI: Tiens, écoute, l'opinion d'un écriveur de chanson.
LUI: Qui ça ?
MOI: Christian Mistral.
LUI: Oh !
MOI: "Un lecteur veut savoir ce que je pense de l'aisance avec laquelle on peut se procurer gratuitement des chansons sur Internet (en particulier les miennes !). Réponse: je pirate à tour de bras. Je fauche, détourne, kidnappe et vole, j'emprunte et je m'approprie sans l'ombre du sourcil d'un cas de conscience toutes les tounes qui me font envie. Quant aux miennes, mes chèques de droits d'auteur n'ont pas diminué, tout au contraire, et si les gens piquent ma musique, c'est qu'elle est déjà très populaire. L'industrie du disque est une honteuse salope qui vous vend vingt fois trop cher quatorze chansons dont vous n'avez rien à branler autour d'une seule qui vous allume."
LUI: Ouch !
MOI: Mezan ! Fait que la morale de cette histoire, c'est que le talent s'impose de lui-même !
LUI: Ouin... 'garde Jacques Villeneuve, y'a même pas vendu 300 copies de son disque !
MOI: Remarque, les goûts sont dans la nature et ne sont théoriquement pas à discuter, y'a plein de monde qui trouve que Marie-Élaine Thibert et Boom Desjardins ont du talent !
LUI: Eille, la bitch !
MOI: Oups !
Mon air faussement contrit ne trompa pas Vieil Ami, et nous avons trinqué de nos bouteilles d'eau à la santé de la musique québécoise.
Tchin !

mardi 13 mars 2007

Maturité ? Sagesse ? N'importe quoi ?

Je n'attends
plus rien de précis
de la vie
Par contre, je suis
plus que jamais convaicue
que tout est absolument
possible
Je me permets donc
de tout
espérer

lundi 12 mars 2007

Maudite manie...

...de lire tout ce qui me tombe sous les yeux. Oui, entre autres caractéristiques intrinsèques, je suis une lectrice compulsive, i.e. que je lis tout tout tout, sans distinction ni discrimination. Ça n'a pas que du mauvais, remarquez. Ainsi que j'ai commencé à apprendre l'anglais, en lisant les boîtes de céréales. Ainsi aussi que je me bidonne avec des traductions de manuels d'instructions. Ainsi que je me suis offert une nausée spectaculaire ce matin. Les yeux encore collés, je m'accote la bedaine sur le comptoir pour prendre ma pompe pour l'asthme, mon comprimé pour la glande thyroïde et ma pilule anti-schtroumph, essayant tant bien que mal d'ignorer le chat qui me rentre dans les mollets sans arrêt. Cédant au harcèlement de Wati qui voulait sa minouche, je pogne le sachet jaune tout neuf, et, malheur, je me mets à lire la liste des ingrédients...



Le premier ingrédient ? "Digestat animal". De quessé ? Honnêtement, j'veux même pas savoir ce que c'est ! Ça me lève le coeur juste d'y penser. Je continue ma lecture... "farine de blé" (bon, tout n'est pas perdu), "farine de gluten de maïs", "eau", "farine de sous-produits de poulet"... "sous-produits de poulet" ? Euh... il m'est venu de drôles d'images en tête... Déterminée à continuer de faire semblant de rien (depuis l'temps que je me bouche le nez chaque fois que je satisfais la gourmandise de Madame), je pitche la minouche sur le plancher et je cours sous la douche en espérant que l'eau chaude éjectera de ma tête les images bizarres qui y sont apparues ! Merci Purina, pour ce beau moment dégueu !

Cela dit... je ne suis pas certaine que notre propre alimentation est exempte de produits suspects. Vous êtes-vous déjà demandé ce que contient vraiment une saucisse à hot-dog ? Ou une bonne beurrée de Paris Pâté ? Me connaissant "mal-écoeureuse", j'essaie la plupart du temps de ne pas trop investiguer ce que je mange. Par contre, c'est une technique très efficace dans certains contextes: quand j'étais floune, tannée de manger du boudin, j'ai fait remarquer à ma mère que de manger du sang finirait peut-être par faire de nous des vampires... Z'auriez dû voir la bette de Momme qui réalisait pleinement ce qu'elle mangeait... ah ! Bon appétit !

samedi 10 mars 2007

De l'égalité

Que l’on me permette de revenir sur le thème de la Journée internationale de la femme, que je ne fête pas spécialement (pas plus que je ne fête la Saint-Valentin, Pâques ou la Semaine des Caisses Populaires).

Déifier la Femme, tout lui passer, tout lui pardonner sous prétexte que certaines d’entre elles sont exploitées, abusées : no way ! La souffrance, la torture, la douleur, le martyre ne sont pas l’apanage d’un seul sexe. L’égalité, ça va dans les deux sens, pas juste dans celui qui fait notre affaire. Que l’on me comprenne bien : l’idée n’est pas de « défendre » les hommes, non plus de prendre leur parti « contre » les femmes. L’idée, c’est que l’égalité et l’équité, ben, par définition, c’est pour tout l’monde… hommes inclus.

Ça existe, des hommes émasculés, torturés, emprisonnés et exécutés injustement. Ça existe, des hommes qui ont été écrasés toute leur vie par des femmes autoritaires et despotiques. Des hommes accusés à tort de harcèlement sexuel et d’abus qui n’ont jamais eu lieu. Ça existe, des hommes dominés et manipulés par des femmes control-freak. Des hommes qui se font faire des enfants sans leur consentement, souvent contre leur propre volonté. Des hommes violentés mentalement, voire physiquement par des femmes plus violentes qu’eux. Des hommes jugulés par des femmes castratrices. Ça existe, des femmes qui étouffent leurs enfants, au propre comme au figuré. Des femmes qui se vengent d’un ex en le saignant à blanc et en l’empêchant de voir ses enfants. Des femmes, dans l’univers merveilleux du « bureau », qui se bitchent entre elles, au point parfois de faire perdre des emplois. Des femmes irresponsables qui utilisent l’avortement en guise de méthode de contraception. Ça existe, des femmes qui savent pertinemment que leur conjoint viole des enfants, souvent les leurs, et qui se taisent (ou pire, participent), devenant ainsi complices. Ça existe, des femmes enseignantes et techniciennes en garderie qui valorisent à tout prix les p’tites filles, et qui empêchent les p’tits gars d’être des p’tits gars en étouffant systématiquement toute manifestation trop virile à leur goût. Des femmes monoparentales qui changent de chum comme de bobettes et qui imposent continuellement de purs étrangers dans l’intimité de leurs enfants. Des femmes qui laissent leurs fillettes de 11-12 ans s’attriquer comme des putains.

Tout ça existe, au même titre que les femmes «contraintes, soumises, forcées, excisées, maltraitées, injuriées, lapidées, traitées comme des inférieures». L’horreur n’a pas de sexe. C’est pas parce que c’est plus subtil, moins évident, plus discret, moins visible, que ça n’est pas violent pour autant.

Alors quand je dis attendre la Journée internationale de l’homme, voire la Journée internationale de l’humain, c’est ça que je veux dire : VIVE L’ÉGALITÉ ET L’ÉQUITÉ POUR TOUT LE MONDE.

vendredi 9 mars 2007

Plein l'popotin d'avoir frette...

...alors je peins des couchers de soleils tropicaux !

Fantasme domestique

Journée internationale de la femme, hier, que je ne célèbre pas beaucoup, d’ailleurs; j’attends toujours la Journée internationale de l’homme, voire la Journée internationale de l’humain. Bon. Alors, hier, réfléchissant à mon statut/état/genre de femme, pensant aussi à ma mère et mes grands-mères, il m’est venu un fantasme. Fantasme dans le sens de « production de l’imagination par laquelle le moi cherche à échapper à l’emprise de la réalité » (merci, p’tit Bob). Ça met en vedette la mère de famille que j’aurais pu être (que je pourrais encore être, en fait… manque juste le père de famille et les kids !), et ça va comme suit :

Il était une fois une grande maison en bois, chaude et ensoleillée, avec aux fenêtres à peine givrées de l’horizon à perte de vue. Deux tout petits enfants font la sieste, les autres vont bientôt revenir de l’école, suivis de près par le mâle de la tribu. Je me frotte les yeux un peu collés du petit dodo partagé avec les minis, et j’entre dans la cuisine, m’étirant et baillant de bien-être, comme un chat heureux. J’ouvre la porte du frigo, qui déborde de bonnes et appétissantes affaires, et je décide du menu du souper. Je mets un bon disque, j’attache mes cheveux et j’enfile mon tablier; disposant sur l’immense et vieille table de bois tout ce dont j’aurai besoin, je m’installe et commence à parer les légumes. J’ai pris soin de ne pas mettre la musique trop forte, ce qui me permet de tendre l’oreille… pour bientôt distinguer, venant du bas de la côte, le bruit familier de l’autobus scolaire : v’là une bonne partie de ma gang qui arrive ! J’accueille leurs cris, leurs vêtements pleins de neige et leurs rires avec un sentiment mêlé de joie, de fierté et d’impatience indulgente de mère de famille nombreuse. Les deux petits s’éveillent, on va les chercher et tout ce beau p’tit monde s’installe quelque part dans la grande cuisine, l’un à ses devoirs, l’autre à sa lecture obligatoire, un autre encore qui m’aide avec les carottes à éplucher, les bébés avec leurs bébelles. Enfin, le bonhomme de mon cœur arrive aussi, se secoue et s’ébroue, se colletaille avec la marmaille, et me serre dans ses bras en m’embrassant comme s’il ne m’avait pas vue depuis six mois. Puis il relève ses manches et se pose en mode disponibilité : un jouet égaré ici, une suce tombée dans les poils de chien là, un coup de main en vocabulaire, un poêle à bois à nourrir. Nous nous zieutons souvent, fascinés par la force de l’image, amusés des cernes mauves sous nos yeux, épuisés des cris incessants, intensément heureux d’être là. Le sourire que nous échangeons à cet instant précis nous confirme que cette folle et fabuleuse famille est la nôtre, et que pour rien au monde nous ne donnerions notre place.

dimanche 4 mars 2007

Nombril-power

Hier, Maiken publiait ceci sur son blogue (je m’octroie la permission de copier-coller, vu l’intérêt) :

Dans la série fait divers, que pensez-vous de l'égocentrisme? On m'a récemment comparé à Narcisse, ce qui m'a troublé quelque peu. Pour ceux qui ne connaitraient pas l'histoire de Narcisse, en gros c'est un mec qui, à force de regarder son reflet dans l'eau a fini par s'y noyer. Heureusement pour moi, on a inventé le mirroir. Mais merde, je ne comprend pas en quoi cela devrait-il être condamnable d'être centré sur soi?! Qui reste-il quand vous toucher le fond sinon vous-mêmes? Les amis, la famille... oui c'est très rose bonbon et très pillule du bonheur quant à moi. Le drame de notre époque est à mon avis, cette damné solitude. On en parlera dans quelques siècles vous verrez :P À ce sujet, Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, illustre très bien ce constat...loin d'être un hymne à la métaphysique contrairement à ce que l'on pourrait croire. Born alone die alone...ça Narcisse l'avait compris! Finalement, je vous laisse avant de me noyer dans un pessimisme envers une humanité à la dérive...Bon week-end à tous et rappelez-vous que plus vous avez une journée merdique plus les chances sont grande que le lendemain soit plus agréable ;)

Et mon commentaire :

Cher Maiken... on m'a aussi, non pas reproché, mais fait remarquer, qu'il y a d'autres causes pour s'offusquer que son propre nombril. C'est totalement vrai. Mais ne dit-on pas que charité bien ordonnée commence par soi-même ? Comment avoir de la compassion SINCÈRE pour ce que vivent les autres si on ne se regarde pas vivre un peu soi-même ? Comment donner de l'amour vrai à ceux qui nous entourent si on ne s'en donne pas à soi-même ? Par exemple, ce premier mars, j'ai publié sur mon blogue un post très nombriliste, en apparence; je me suis permis de crier haut et fort que j'avais envie de vivre, sans conditions. Quand je pense à toutes ces fois où j'ai voulu mourir, je n'aurai certainement pas honte de vouloir vivre. Honnêtement, je suis convaincue qu'il faut arriver à se tenir soi-même debout avant d'être en mesure d'aider les autres. En ce sens, ben... vive le nombril ! ;o)

J’en rajoute, tant qu’à être là : s’il y a une chose que j’ai bien comprise, une seule, mais capitale, mais vitale, c’est qu’on est toujours seul, à jamais tout seul dans sa propre tête. À part moi (et encore), personne ne saura jamais ce que je pense vraiment, à défaut entre autres de pouvoir l’exprimer correctement. Il est si facile de s’apitoyer sur son sort, de gémir en contemplant ses propres plaies… et parlons franchement, souvent ça fait du bien, parce que ça fait partie du processus normal de guérison. Quand ça devient un réflexe, par contre, c’est plus délicat. Avoir beaucoup souffert, je peux en témoigner, amène parfois l’humain à se complaire dans sa tristesse et son mal de vivre. C’est normal. Ce qui l’est moins, c’est d’y stagner. Ça, à la longue –et je peux en témoigner encore- ça tue. Or, je veux vivre. Fait que… Oui au nombril-power, dans le but de se constater soi-même, s’admettre en tant qu’être humain, et ainsi continuer d’avancer.