lundi 23 avril 2007

Orthophilie

Je suis pas pire en français, c’est un fait. L’autre fait, c’est que je n’ai tellement pas la bosse des maths que ça fait un creux, à place.

Permettez-moi un aveu de taille : je n’ai aucun mérite. Je suis douée de quelque chose qui ressemble à une mémoire photographique : je sais quand un mot est mal écrit, quand un verbe est mal accordé, quand une phrase est boîteuse. MAIS. Mais n’allez surtout pas me demander pourquoi ! Les règles de grammaire me sont rigoureusement inconnues. Tellement que, lorsque je ne suis pas certaine de l’accord d’un verbe, par exemple, je suis absolument perdue dans mon ti-livre de conjugaison. Cela dit, je suis une maniaque des dictionnaires. J’en ai une gang (qui me font d’ailleurs sacrer quand je déménage), et si je pouvais, j’en aurais plus, encore plus, toujours plus. Et, surtout, ce n’est pas parce que j’ai une certaine facilité avec les mots que j’économise sur le feuilletage de dictionnaires et l’effort intellectuel nécessaire à la production d’un texte digne de ce nom. Par contre, toute aimante des mots puis-je être, je ne suis pas à l’abri des fautes, loin s’en faut.

Rien ne me fait plus défriser que de trouver une faute dans un livre publié. Les maisons d’édition payent des gens pour réviser et corriger leurs textes, non ? Bref, je trouve inadmissible les fautes de français dans les textes officiels. Je tique sérieusement quand je vois et/ou entend des fautes dans :
- un journal ou une revue
- un dictionnaire (j’en ai déjà vu !)
- les nouvelles (ces gens sont censés être des professionnels de la communication...)
- la publicité télé et écrite
- les documents gouvernementaux
- les commentaires d’un professeur d’université (je tairai son nom, mais je me souviens d’un prof de Laval qui avait commis quelques vingt fautes dans son commentaire d’un de mes travaux…)

L’affaire, c’est que je suis beaucoup plus indulgente avec les écrits que je qualifierais de « quotidiens ». Je ne vais pas faire une crise d’apoplexie s’il y a une faute sur l’emballage de mon papier de toilette (quoique…) ! Mais surtout, surtout… je me fous COMPLÈTEMENT des fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, name it, dans les lettres d’amis ou de ma famille, par exemple, ou les blogues en général.

Je suis par ailleurs tout à fait consciente que d’écrire vite et sans fautes n’est pas donné à tout le monde. Je suis surtout consciente que le style et l’orthographe n’ont pas tant que ça à voir ensemble. Je prends un plaisir fou (et souvent je ris comme une bonne) à lire des blogues plein de fautes, et jamais je ne me priverais de ce plaisir pour des fichues lettres qui ne sont pas à la bonne place. Je voudrais surtout passer un message très clair ici : ne vous privez PAS d’écrire parce que vous faites des fautes. Ne vous privez PAS de commenter sur un blogue parce que vous n’êtes pas sûrs de l’orthographe d’un mot. Ne vous empêchez PAS de vous exprimer vous-mêmes sur un blogue parce que vous craignez que des maniaques dans mon genre vous cassent du sucre sur le dos. Exprimez-vous, y'a que ça qui compte, à la limite. L'orthophilie, voire l'orthomanie, c'est une de mes bebittes, et j'assume. Chacun les siennes, hein ! ;o)