Me revoici, me revoilà !
J'aime le silence, c'est la plus belle musique qui soit. Quand je dis silence... ça a été le silence. Aucune musique durant ces deux dernières semaines, sauf lors de ma quotidienne marche d'après-souper, sur Jujube le lecteur MP3. Pas pour me punir, oh non, juste parce que je filais pour du silence. Du vrai beau gros silence. Celui qui fait se rendre compte que la vie est tout sauf silencieuse.
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J'ai un métabolisme émotif lent... très lent. J'accuse les coups, mais je ne les digère pas sur le coup. Et le coup de grâce, ça été de perdre l'être vivant qui partageait tout mon temps depuis plus de six ans. Ça valait bien la peine de faire une maîtrise sur les rites funéraires, d'avoir lu des milliers de pages sur la mort, le deuil... et de n'avoir même pas été foutue de respecter mon propre deuil à moi. Je me suis dépêchée de vouloir remplacer Wati, comme si elle était remplaçable. Prise d'un accès d'anthropomorphisme aigü, j'ai cru que Fripouille s'ennuyait sans bon sens. Eh ben, j'avais tout faux: c'est moi qui s'ennuyait, et elle, elle exultait d'être enfin la reine de la cabane, unique récipiendaire de l'affection de l'humain de la maison.
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La mort de Wati est venue s'ajouter à une haute pile de faits émotivement dérangeants dans ma vie récente: engorgement massif au niveau du gorgoton des émotions. Et comme pour mal (ou bien ?) faire, c'est arrivé pile à un moment où j'amorçais une nécessaire réflexion existentielle... Bref, ces deux dernières semaines, j'ai comme qui dirait traversé une crise de la mi-trentaine... les anglophones disent assez bien "mid-life crisis". Est-ce le milieu de ma vie ? Statistiquement, oui, mais pas objectivement. J'ai toujours eu l'impression, sans du tout savoir pourquoi, que je ne ferais pas de vieux os... Alors si je meurs la semaine prochaine, disons que j'aurai fait une crise de fin de vie sans le savoir ! ;o)
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Sans blague, ce que je veux vous dire, en fait, c'est que j'ai vécu une remise en cause de mes valeurs, de mes attentes, de mes rêves. Je me suis sérieusement demandé si la vie valait vraiment la peine qu'on se débatte ainsi. Si tous nos efforts pour grandir n'étaient pas vains, puisque c'est tout de même la mort qui nous attend au bout du chemin. J'en reparlerai dans un prochain billet, sur la croyance, mais... oui. Oui, je crois que la vie vaut la peine, même quand elle fait mal, même quand elle déçoit, même quand elle arrache. Parce qu'il arrive, plus souvent qu'on ne veut bien l'admettre parfois, que la vie nous surprenne. Qu'une maman, par exemple, décide un samedi après-midi d'aller magasiner avec sa grande fille, et de la greyer de pantalons, chandails, excellentes chaussures de marche et bottes d'hiver. Il arrive aussi qu'un parfait inconnu partage avec une parfaite inconnue des dizaines de fabuleux albums de musique progressive pour rien, comme ça, juste pour faire plaisir...
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...oui, vive la vie. :o)