mercredi 14 février 2007

Joyeu-snif Saint-Valen-snif !

Nenon, je ne pleure pas... j'ai juste le nez plein de neige, vive les tempêtes ! :o)
Pour souligner cette Saint-Valentin, voici un texte publié à l'origine dans Impact Campus, le journal des étudiants de l'Université Laval, en 1997.
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État… civil
Quoi de mieux, à l’approche de cette autre Saint-Valentin passée seule, que de vous entretenir du célibat ? Quand j’ai suggéré ce thème aux autorités, on m’a presque suppliée de ne pas, par pitié, tomber dans le mélo. J’avoue qu’a priori, ce n’est pas tellement mon style, mais la Saint-Valentin attendrit les cœurs les plus durs (ou les cœurs que l’on voudrait durs…). Toujours est-il que mon but n’est pas de vous faire brailler comme une vache (en supposant qu’une vache puisse brailler), mais bien de faire le point sur une situation qui dans mon cas s’éternise.

Le célibat… Pour certains un état transitoire de courte durée entre deux relations, pour d’autres un état de fait plus ou moins permanent, le célibat est devenu une manne (lire ici une machine à cash) pour certaines entreprises (dont j’ai déjà placoté dans cette chronique). Si le célibat des uns fait la richesse des autres, comme se vit-il concrètement ? Parfois difficilement, comme ces jours-ci, mais la plupart du temps assez bien. Je dis assez bien parce que certains inconvénients du célibat me tapent magistralement sur les nerfs. Comme ces soirs où l’on sort, la gang de copains et de copinettes : ras-le-bol d’être toujours 3, 5 ou 7, mais jamais un chiffre pair.

Et ces matantes tannantes de party des Fêtes, qui posent immanquablement la même tabarn… de question (avec un soupçon de perfidie dans la voix qui m’achale un max) : "Coudonc, Caroline, t’es encore tu-seule c’t’année ?" J’ai frappé un grand coup l’année passée en répondant (avec un soupçon d’insolence, j’en conviens) : "Ben oui, matante, j’aime mieux être tu-seule que d’être pognée à vie avec un agrès, comme toi…" J’ai la nette impression que l’année prochaine, les gentilles matantes se la fermeront au sujet de mon éventuel célibat (en supposant qu’elles me parlent).

Et cette jalousie qui me titille quand je vois ma collègue de travail se faire livrer un souper fait maison tout chaud et odorant, dans une vraie assiette, avec de vrais ustensiles, par son chum attentionné… Si vous saviez le goût ignoble d’une sandwich aux œufs des Produits Mortel, après ça… Et quand le soir je suis seule dans mon lit avec mes trois oreillers et mon toutou… et que ça me pique entre les deux omoplates ??? J’ai beau m’être procuré une main en plastique (pour me gratter, évidemment), ça manque cruellement de dialogue. Aux inventeurs en herbe, voilà une idée de génie : un grattoir en caoutchouc chauffant et parlant, qui dirait "Ça te pique-tu encore, mon amour ? Je peux te gratter toute la nuit, si tu veux !" Ça apporterait au moins un peu de réconfort…

Remarquez qu’il n’y a pas que des désagréments à la vie de célibataire. En effet, moi je n’ai pas de belle-mère envahissante dans les jambes. Et moi, je ne m’engueule pas avec l’être aimé à toutes les Soirées du Hockey. Et moi, je ne ramasse pas les bas sales de mon chum dans tous les racoins de l’appartement. Et moi, je n’ai pas à suivre un cours de cuisine intensif avec belle-maman pour que son ingrat de fils arrête de lever le nez sur son assiette. Et moi, je n’ai pas de comptes à rendre à personne. Et moi, ça me pique dans l’dos. Bonne nuit. Et bonne Saint-Valentin !