Harcèlement permanent
J’ai assassiné une sonnette pour avoir la paix.
Je suis devenue un air de beu au téléphone pour avoir la paix.
Je remplis mon bac de recyclage pour avoir la paix.
Je mens effrontément pour avoir la paix.
De quoi donc en ai-je plein le popotin ?
De la publicité incessante, du marketing agressif, du vendage de patentes à gosse sous tout prétexte. Ma boîte à malle est pratiquement tous les jours remplie de cochonneries, pour imprimer lesquelles on a dû couper des arbres. Bon, j’avoue consulter avec intérêt le Publi-Sac, parce que le magasinage intelligent permet de sauver bien des cennes. Mais quand même. Que de papier gaspillé. Et surtout que de gens qui ne recyclent pas ces papiers…
Et ce cher téléphone… La semaine dernière seulement (j’ai pris des notes) :
Treize appels (dont trois dans la même journée) : on a essayé de me fourguer une carte de crédit, un abonnement au Journal de Québec (en lock out, au fait), un entretien de gazon, une peinture complète de ma maison (je suis locataire, au fait), et on a aussi voulu m’extorquer mon opinion sur des sujets tous plus sans intérêt les uns que les autres. S’il m’arrivait autrefois de prendre le temps de répondre à un sondage pour le grinçant plaisir de répondre n’importe quoi au pauvre sondeur qui se demandait sur quel moineau il était tombé, là, j’pus capabbbbbbb ! Dorénavant, quand je constate que je parle à un achaleur professionnel, je ne leur laisse même plus le temps de terminer leur phrase et je dis très très vite :
« Désolée je ne suis pas intéressée bonne journée ! »… et je raccroche aussitôt. Pas l’fun pour l’autre au bout du fil, j’en conviens, mais pas l’fun non plus de se faire déranger à la journée longue.
Et, oh, parlant de carte de crédit : l’autre jour, à l’épicerie, un monsieur moustachu à l’air avenant, fleurant bon le Old Spice, s’en vient vers moi et me demande d’une voix mielleuse si j’aimerais épargner 50% sur mes prochains achats à l’épicerie… Je ne le laisse pas terminer son boniment, je prends un air faussement contrit et je lui annonce tout de go :
« Désolée, Monsieur, ma religion interdit le crédit ! »
La face de Monsieur Old Spice… ça valait 100 piasses ! Et je vous gage qu’il a demandé à ses collègues s’ils ont déjà entendu la même affaire… J’ai tellement aimé la binette ahurie du monsieur que je la ressors chaque fois qu’on me refait le coup de la carte de crédit d’épicerie !
Et, ah, parlant d’épicerie… incluons les centres d’achats, ou plutôt les portes d’épicerie et de centres d’achats. V’savez, ces endroits stratégiques pour quêter le consommateur (qui vient par ailleurs de se vider les poches dans le dit magasin)… Je comprends les besoins des causes qui motivent cette sollicitation, je comprends aussi les bénévoles qui donnent de leur temps pour appuyer la dite cause. Mais je n’ai pas d’argent de lousse, peu importe la cause. Et chaque fois, je me sens tellement coupable de ne pas les encourager que je mens : « j’ai déjà donné, merci, bonne journée ! ». Ils ne me croient probablement pas, mais bon. Tsé ?
Quant aux vendeurs itinérants, ben… comme le meurtre de la sonnette remonte à quelques semaines, je n’ai pas pu tenir de compte exact. Ce que je peux vous dire, c’est que la semaine avant l’homicide, il est passé suffisamment de doigts inconnus sur mon piton de sonnette (celui de la porte d’entrée, s’entend) pour que j’en arrive à cet acte extrême : sortir mes pinces, sortir ma chaise, monter dessus, et trucider tous les fils de sonnette (ceux de mon voisin d’à-côté involontairement inclus).
J’entends d’ici ceux qui crient au meurtre : « Oui mais Caroline, y’en a qui font ça pour vivre, tu sais, pense aux pauvres étudiants qui payent leurs études comme ça, pense aux pauvres ex-détenus qui n’ont pas de revenus… ». D’la marde. Moi aussi, j’ai été une étudiante pauvre qui devait payer ses frais scolaires, et je n’ai jamais harcelé personne pour le faire. J’ai travaillé dans des dépanneurs et des clubs vidéo.
J’aurais encore un tas d’exemples pertinents et palpitants… et je vous ai volontairement épargné mes aventures avec les messagers-de-Dieu-portant-aux-portes-la-Bonne-Nouvelle, que je garde en réserve pour un prochain post. À vous, maintenant : racontez-moi les fois où vous avez pété une coche à un achaleur professionnel !
Je suis devenue un air de beu au téléphone pour avoir la paix.
Je remplis mon bac de recyclage pour avoir la paix.
Je mens effrontément pour avoir la paix.
De quoi donc en ai-je plein le popotin ?
De la publicité incessante, du marketing agressif, du vendage de patentes à gosse sous tout prétexte. Ma boîte à malle est pratiquement tous les jours remplie de cochonneries, pour imprimer lesquelles on a dû couper des arbres. Bon, j’avoue consulter avec intérêt le Publi-Sac, parce que le magasinage intelligent permet de sauver bien des cennes. Mais quand même. Que de papier gaspillé. Et surtout que de gens qui ne recyclent pas ces papiers…
Et ce cher téléphone… La semaine dernière seulement (j’ai pris des notes) :
Treize appels (dont trois dans la même journée) : on a essayé de me fourguer une carte de crédit, un abonnement au Journal de Québec (en lock out, au fait), un entretien de gazon, une peinture complète de ma maison (je suis locataire, au fait), et on a aussi voulu m’extorquer mon opinion sur des sujets tous plus sans intérêt les uns que les autres. S’il m’arrivait autrefois de prendre le temps de répondre à un sondage pour le grinçant plaisir de répondre n’importe quoi au pauvre sondeur qui se demandait sur quel moineau il était tombé, là, j’pus capabbbbbbb ! Dorénavant, quand je constate que je parle à un achaleur professionnel, je ne leur laisse même plus le temps de terminer leur phrase et je dis très très vite :
« Désolée je ne suis pas intéressée bonne journée ! »… et je raccroche aussitôt. Pas l’fun pour l’autre au bout du fil, j’en conviens, mais pas l’fun non plus de se faire déranger à la journée longue.
Et, oh, parlant de carte de crédit : l’autre jour, à l’épicerie, un monsieur moustachu à l’air avenant, fleurant bon le Old Spice, s’en vient vers moi et me demande d’une voix mielleuse si j’aimerais épargner 50% sur mes prochains achats à l’épicerie… Je ne le laisse pas terminer son boniment, je prends un air faussement contrit et je lui annonce tout de go :
« Désolée, Monsieur, ma religion interdit le crédit ! »
La face de Monsieur Old Spice… ça valait 100 piasses ! Et je vous gage qu’il a demandé à ses collègues s’ils ont déjà entendu la même affaire… J’ai tellement aimé la binette ahurie du monsieur que je la ressors chaque fois qu’on me refait le coup de la carte de crédit d’épicerie !
Et, ah, parlant d’épicerie… incluons les centres d’achats, ou plutôt les portes d’épicerie et de centres d’achats. V’savez, ces endroits stratégiques pour quêter le consommateur (qui vient par ailleurs de se vider les poches dans le dit magasin)… Je comprends les besoins des causes qui motivent cette sollicitation, je comprends aussi les bénévoles qui donnent de leur temps pour appuyer la dite cause. Mais je n’ai pas d’argent de lousse, peu importe la cause. Et chaque fois, je me sens tellement coupable de ne pas les encourager que je mens : « j’ai déjà donné, merci, bonne journée ! ». Ils ne me croient probablement pas, mais bon. Tsé ?
Quant aux vendeurs itinérants, ben… comme le meurtre de la sonnette remonte à quelques semaines, je n’ai pas pu tenir de compte exact. Ce que je peux vous dire, c’est que la semaine avant l’homicide, il est passé suffisamment de doigts inconnus sur mon piton de sonnette (celui de la porte d’entrée, s’entend) pour que j’en arrive à cet acte extrême : sortir mes pinces, sortir ma chaise, monter dessus, et trucider tous les fils de sonnette (ceux de mon voisin d’à-côté involontairement inclus).
J’entends d’ici ceux qui crient au meurtre : « Oui mais Caroline, y’en a qui font ça pour vivre, tu sais, pense aux pauvres étudiants qui payent leurs études comme ça, pense aux pauvres ex-détenus qui n’ont pas de revenus… ». D’la marde. Moi aussi, j’ai été une étudiante pauvre qui devait payer ses frais scolaires, et je n’ai jamais harcelé personne pour le faire. J’ai travaillé dans des dépanneurs et des clubs vidéo.
J’aurais encore un tas d’exemples pertinents et palpitants… et je vous ai volontairement épargné mes aventures avec les messagers-de-Dieu-portant-aux-portes-la-Bonne-Nouvelle, que je garde en réserve pour un prochain post. À vous, maintenant : racontez-moi les fois où vous avez pété une coche à un achaleur professionnel !